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St Quentin, un urbanisme de resort (2)

19 Juin

Ce centre-ville totalement artificiel, dont la construction remonte aux années 1980, qui fait du pittoresque le principe générateur de son plan masse, pourrait être comparé à l’urbanisme de resorts que nous avons mis en avant dans notre analyse de Las Vegas. En effet, la mise en valeur de villages piétons miniatures et thématisés (cf Ville thématique (1), (2) et (3) ), préservés de la voiture par des barrières visuelles et physiques n’est pas sans rappeler la mise à distance des hôtels-casinos du strip. Véritables wiennies dans la ville, des « monuments » (équipements comme logement, soit dit en passant!) organisent des pans entiers du centre.

 

A défaut de skywalks mettant en relation les différents hôtels resorts, des allées piétonnes traversent sans les desservir réellement les quartiers pavillonnaires traditionnels et les axes routiers et relient les centres tertiaires et/ou touristiques de Saint Quentin: golf, quartier de Bofill, gare, centres commerciaux, stades… La mise en relation de ces équipements de loisirs invite ainsi une relecture de Saint Quentin en Yvelines similaire à celle du Strip de Las Vegas, qui s’organise comme un parc à thèmes urbain.

L’exemple de la ville de l’entertainment qu’est Las Vegas ne pourrait-il pas ainsi s’ériger comme modèle de la ville nouvelle contemporaine?

St Quentin, un urbanisme de resorts (1)

19 Juin

Nos pérégrinations dans Saint-Quentin en Yvelines, du moins dans son « centre », au sortir du TER à Montigny le Bretonneux, se déroulent sans encombre. Pas d’artères importantes, mais de vastes trottoirs, de (trop) grandes places, paf! un carrefour (notre premier passage piéton), et un escalator par lequel nous descendons dans une ville basse: des rues piétonnes de 10m entourées d’immeubles en briques de 5/6étages qui tournent, de petites places, des quais piétons… pas une voiture!

 

Non loin de là un lac artificiel marque la limite de notre zone piétonne, et, au-delà, on devine le bruit de la circulation. Mise à l’écart, la voiture est exclue du tissu urbain et reléguée dans des corridors-voies rapides qui n’ont d’autres fonction que celle d’une desserte rapide des différentes parties de la ville (les bâtiments leur tournent le dos et les trottoirs ne sont guère engageant…).

 

Las Vegas, un urbanisme de resort (3)

19 Juin

La ville thématisée

Fragmentation

« Fragmentation is also prevalent in Las Vegas, in the ability of the consumer to immerse oneself, temporarily, into the many enclaves of exotic experiences the hotels have provided. Each offers a theme separated from the others on the Strip, thus allowing no interference from other themes and, thereby, a complete, uninterrupted experience of itself. The consumer can remain immersed into the thematic experience as long as s/he wants, then move to another enclave of a different thematic experience, returning to the ones s/he likes as often as s/he wants. »

Thématisation

« The radical difference of Las Vegas is in its break with the idea that a city ought to have a single theme that characterizes it, a theme that gives it its unique and singularly recognizable identity. Las Vegas (re)presents (…) all or many cultures of the world. Furthermore, in Las Vegas this is done with the audacity that it can (re)present them in more exciting and experiential ways, in more spectacular and seductive forms. Las Vegas, therefore, presents not a singular whole, but a fragmented one. »

 

Extrait de l’article « THE MEANINGS AND MESSAGES OF LAS VEGAS: THE PRESENT OF OUR FUTURE », A. Fuat Firat, Revue AIMS | M@n@gement 2001/3 – Vol. 4.

Las Vegas, un urbanisme de resorts (2)

19 Juin

Le Strip, ses resorts…

« Oasis » au coeur de la ville, les resorts de Las Vegas relèvent de cette typologie, éloignant la voiture dans des parkings en silos cachés derrière des façades thématisées, créant des parcours piétons (tant intérieurs qu’extérieurs) en boucle, déambulant autour de points remarquables qui donnent l’impression d’un monde miniature, et s’éloignent ainsi de la typologie du hangar décoré mis en avant par les Venturi.

La connexion de ces resorts se fait en voiture par l’autoroute urbaine qu’est le strip, comme se faisait auparavant la connexion entre les casinos historiques qu’analysaient les Venturi dans Learning from Las Vegas. Nouveauté cependant de cette Las Vegas de l’entertainment, les skywalk et le monorail (acheté au Walt Disney World…) permettent une mise en relation des resorts pour les piétons. Ces accès ne sont pas de simples moyens de traverser le strip: en effet, ils ne débouchent pas sur l’espace public du trottoir mais directement au coeur des resorts, les articulant comme autant de différentes zones d’un parc à thème urbain (cf troisième principe de l’hétérotopie de Michel  Foucault), créant ainsi une cohésion à grande échelle de ce strip qui paraît pourtant si hétérogène.

Inviter le piéton à aller de « village »autonome en « village » autonome, en leur proposant des ambiances différentes aux antipodes des dynamiques de la ville contemporaine serait-il le modèle urbain de Las Vegas? Hérité de l’organisation des parcs à thème, cet urbanisme de resorts se retrouve-t’il ailleurs?

Las Vegas, un urbanisme de resorts (1)

19 Juin

Walt Disney et Michel Foucault

 

Le resort est la figure clef de la Las Vegas de l’Entertainment, développée dès la fin des années 80 après que les pontes de l’industrie du jeu se soient rendus compte de la manne que représentaient les familles par rapport aux joueurs. Comme nous l’avons vu précédemment dans l’article Modèles d’Empires, si la forme achevée, limitée, de Rome permet son assimilation à une image identifiable que ne permet que plus difficilement la dimension infinie et tentaculaire de la ville américaine, soutendue par la grille de Jefferson.

Cependant à travers le resort, terme issu du vieux françois signifiant la fuite, l’échappée (signification que nous retrouvons entre autres dans l’expression judiciaire « en dernier ressort ») et qui désigne aujourd’hui un lieu de villégiature, souvent clos, et proposant de multiples activités, nous retrouvons l’idée d’un espace tenu et plus facilement appréhensible. Pourtant,  le resort ne se définit pas uniquement par ses combinaisons programmatiques (casino, spa, hôtel, piscine, montagne russe, spectacle, centre commercial, cinéma…), il constitue un véritable modèle urbain, théorisé entre autres par Walt Disney.

Le concept du resort vise à replacer le piéton au coeur d’une ville contemporaine que les échelles, imposées par la voiture, rendent complexes à pratiquer. Le resort est ainsi un espace relié à de grands axes de communications tout en s’en préservant par un système de barrières tant visuelles que physiques (péages, talus, rideaux d’arbres, canaux…), permettant ainsi de rendre crédible la nouvelle échelle créée et de la dissocier définitivement de son contexte initial. Au regard des analyses de Michel Foucault, il nous paraît difficile d’énumérer ces différentes caractéristiques sans penser à la recette d’un espace hétérotopique, et en particulier les cinquième et sixième principe développés dans Des espaces autres, 1967 dont le texte figure au bas de cette note. Au coeur du resort, les parcours piétons sont savamment étudiés afin de recevoir des flux importants: les chemins ne forment jamais de culs-de-sac et invitent les piétons à être en constante évolution. Afin de permettre un repérage facile au coeur du resort, le parcours est parsemé de wiennies  (TM Disney), des points hauts, flagships monumentaux qui annoncent les différents éléments programmatiques.

 

 Référence: Michel Foucault, Des espaces autres, 1967

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Disney et Las Vegas

18 Avr

Ce texte propose une analyse historique du passage de Las Vegas « Sin City » (celui décrit par les Venturi) à celui du Las Vegas des resorts (tel que mis en avant par Koolhaas dans Mutations), et les rapports entre les acteurs de la ville et les grandes entreprises américaines du divertissement.

 

Source : http://www.mouseplanet.com/more/mm010731.htm

 

Artist's rendering of New Year's Fireworks over Las Vegas (PR Newswire photo)
Artist’s rendering of New Year’s Fireworks over Las Vegas (PR Newswire photo)

Las Vegas, the city of sin. The premise behind Las Vegas, a mecca in the middle of the desert that gained fame as a central watering hole for quasi-legal activity, is one of bacchanalian pleasures. Just consider the images one associates – for better or worse – with Vegas in the ’50s: smoky casinos that promise gambling illegal in most states at that time, barely concealed prostitution, and very likely money-laundering by organized crime.

Just how did that Las Vegas evolve into the modern- day family and tourist destination marketed nationwide? It is an interesting tale, and not one without Disney connections. Nevertheless, the making of the « Disneyland of the Desert » has had its share of setbacks, and the final page in this book is not yet written.

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