Le Strip, ses resorts…
« Oasis » au coeur de la ville, les resorts de Las Vegas relèvent de cette typologie, éloignant la voiture dans des parkings en silos cachés derrière des façades thématisées, créant des parcours piétons (tant intérieurs qu’extérieurs) en boucle, déambulant autour de points remarquables qui donnent l’impression d’un monde miniature, et s’éloignent ainsi de la typologie du hangar décoré mis en avant par les Venturi.
La connexion de ces resorts se fait en voiture par l’autoroute urbaine qu’est le strip, comme se faisait auparavant la connexion entre les casinos historiques qu’analysaient les Venturi dans Learning from Las Vegas. Nouveauté cependant de cette Las Vegas de l’entertainment, les skywalk et le monorail (acheté au Walt Disney World…) permettent une mise en relation des resorts pour les piétons. Ces accès ne sont pas de simples moyens de traverser le strip: en effet, ils ne débouchent pas sur l’espace public du trottoir mais directement au coeur des resorts, les articulant comme autant de différentes zones d’un parc à thème urbain (cf troisième principe de l’hétérotopie de Michel Foucault), créant ainsi une cohésion à grande échelle de ce strip qui paraît pourtant si hétérogène.
Inviter le piéton à aller de « village »autonome en « village » autonome, en leur proposant des ambiances différentes aux antipodes des dynamiques de la ville contemporaine serait-il le modèle urbain de Las Vegas? Hérité de l’organisation des parcs à thème, cet urbanisme de resorts se retrouve-t’il ailleurs?